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L’IMMINENCE MOTEUR DE CRÉATION – recherche théorique

Qu’elle soit liée au contexte, à la méthodologie, aux facultés cognitives ou encore au hasard, l’imminence semble impacter inéluctablement le processus créatif et ses logiques, et ce, à chaque étape de la création.

Ce travail de recherche, fruit d’une véritable enquête transdisciplinaire, m’a permis de déduire qu’une complicité nécessaire entre logique et intuition est systématiquement requise dans le processus de création. Le hasard, quant à lui, joue un rôle incontestable dans la découverte.

En effet, si la sagacité relève de la raison, le hasard, lui, donne une liberté au chercheur, qui rend propice l’émergence des idées et autres intuitions.

Ainsi, pour être innovant, le designer se doit d’être, avant tout, un bon chercheur, avec pour principal qualité, l’attention aux détails.

Cependant cela ne suffit pas à engendrer de véritables découvertes qui, à mon sens, passent inévitablement par des processus sérendipiteux, conditionnés par une certaine liberté conférée au chercheur.

Autrement dit, comme l’explique Pierre Joliot, si la recherche appliquée «peut faire l’objet d’une programmation lorsqu’un domaine est mûr pour donner des applications», la recherche fondamentale, elle «n’avance que par la liberté totale laissée aux chercheurs» d’après Sylvie Catelin.

En d’autres termes, une quelconque recherche fondamentale programmée serait un paradoxe.

Dès lors, en résulte que, pour favoriser la découverte il apparaît nécessaire d’accorder liberté et autonomie au chercheur, en lui permettant de mener des recherches exploratoires ou éventuellement de se détourner du but initialement fixé.

Car, lorsque les sujets de recherche sont déterminés de façon trop précise, par des intérêts industriels, visant des résultats exploitables rapidement, cela a tendance à conduire à une stérilisation croissante de la créativité sous toutes ses formes. C’est justement ce symptôme sociétale qui prend de l’ampleur, et c’est à nous créatifs et autres chercheurs de repenser nos méthodologies de travail pour laisser une place plus grande à la sérendipité.

Si cette dernière est un phénomène post-hoc qui ne se planifie pas, il est en revanche possible de la stimuler en favorisant les processus de recherche dit «exploratoires».

En effet, la découverte ne peut en aucun cas éclore du seul apprentissage d’une discipline ou d’une méthode, car, paradoxalement, ces connaissances ont tendance à geler la pensée et par extension l’imagination et sa créativité.

Il faut s’écarter des sentiers battus et revenir à un art de l’interprétation des signes qui se présentent a nous.

C’est là que réside tout le paradoxe de cette méthode qui exclut toute forme de recette préétablie. C’est un état d’esprit à cultiver et bien souvent les chercheurs ne veulent pas être considérés comme des découvreurs par hasard, comme si celui-ci dévalorisait leur travail.

 

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