Comment la mise en lumière du concept de sérendipité peut-elle stimuler la découverte?
Comme l’écrivent Pek Van Andel et Danièle Bourcier « il n’est pas nécessaire de connaître le mot ‘’sérendipité’’ et le phénomène de la sérendipité pour faire des trouvailles ! Mais une certaine connaissance du mot, du phénomène et des cas de sérendipité aident probablement à réagir de façon optimale quand on fait une observation étonnante. »
Cette citation se trouve être le point de départ de mon projet dont le but serait à la fois de mettre en lumière un concept mal connu, mais aussi de développer la capacité des individus à tirer parti de ce qui se présente à eux pour favoriser l’innovation.
Je souhaite proposer une immersion totale dans cette notion à travers une expérience spacio-temporelle qui rendrait visible ce concept immatériel.
.
L’AFFICHE
Dans un esprit minimaliste cette affiche, basée sur le concept du « voir au travers » , transmet l’information concernant l’exposition, tout en révélant ce qui se cache au dessous grâce à un jeu de découpe. Ainsi l’expérience de la sérendipité commence ici.
L’affiche intentionnellement perforée est destinée à être collée sur les panneaux d’affichage urbain, sur les anciennes affiches, comme à l’accoutumée. Le choix du papier blanc irisé permet donc d’attirer l’attention et de se positionner en rupture avec les affiches publicitaires très colorées que l’on est habitué à rencontrer dans l’espace urbain.
.
LA SCENOGRAPHIE D‘EXPOSITION
L’exposition se déploie sur un plan orthonormé qui encourage une liberté totale de déplacement. Ce plan offre toute une série de possibles et encourage la flânerie productive. Ici, finalement, l’errance est plus intellectuelle que physique. De plus, une forme carrée et une disposition aléatoire des modules supprime toute hiérarchisation au niveau du contenu.
La scénographie est entourée d’un mur des contributions (alimenté via l’application mobile) et d’un sas de déambulation.
La typologie de contenu
- Qu’est ce que la sérendipité ? Des expérimentations – ateliers sont proposés aux visiteurs pour appréhender le concept de façon ludique et participative
- Comment à-t-elle été découverte? Présentation des origines du concept à travers des éléments qui lui ont permis voir le jour.
- Qu’en fait-on ? Présentation d’une sélection de découvertes sérendipitéuses qui ont marqué l’histoire. Celles-ci contribueront à asseoir le propos.
- Qu’en dit-on ? L’exposition sera ponctuée de citations en lien plus ou moins étroit avec le concept. Celles-ci permettront de renforcer le propos et de rythmer la visite.
.
LE CATALOGUE D‘EXPOSITION
L’expérience commence dès l’entrée où le visiteur réceptionne deux pages (la couverture du catalogue) et une attache métallique.
La couverture fait appel à la sagacité du visiteur qui devra en plier la première page de couverture pour solutionner l’énigme et lire le titre de l’exposition.
Puis, chaque visiteur constituera un exemplaire unique, qui retrace son parcours dans l’exposition, en glanant des fiches sur les modules d’expositions au fil de ses errances. L’agrafe lui permettra de relier ces fiches en un catalogue cartographiant son parcours singulier.
Par exemple : 9 modules = 362 880
C’est le nombre d’itinéraires possibles pour visiter l’exposition
C’est aussi le nombre de d’assemblages de catalogue possible.
De plus, des jeux de découpe sur les fiches laisseront entrevoir ce qui se trouve sur les fiches d’en dessous. Autrement dit et suivant les principes de sérendipité, en lisant une fiche dans le catalogue une personne peut être amenée à abandonner sa lecture au profit d’une autre fiche plus intéressante à ses yeux.
Des missions proposées au visiteur sont formulées au dos de ces fiches. À la manière d’hyperliens, elles guident le visiteurs à travers le plan orthonormé et minimaliste de l’exposition.
.
L’APPLICATION MOBILE
Développement d’une application complémentaire pour vivre l’exposition de façon ludique et participative.
Elle permet au visiteur de :
- Garder une trace de son parcours dans l’exposition. L’itinéraire s’enregistre via l’application via le scan des flashcodes rencontrés sur les bornes. À la fin de la visite une cartographie du parcours se crée.
- De partager sa vision de l’exposition sur le mur des contributions en y envoyant en temps réel les photographies qu’il prend durant sa visite.
- D’obtenir des informations pratiques sur l’exposition.
- De prolonger l’expérience après l’exposition grâce à une plateforme de collecte de données.
L’utilisation smartphone prend tout son sens ici, car il permet de poursuivre l’expérience de la sérendipité au delà de l’exposition. C’est un outil que nous avons sur nous en permanence, qui permet de prendre des notes ou des photographies à chaque instant, de garder une trace de nos découvertes.
